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  • E-sport au Bénin et les synergies de marques

    E-sport au Bénin et les synergies de marques

    L’industrie de l’eSport est encore considérée comme une industrie « nouvelle ». En effet, malgré le poids économique colossal qu’elle représente, l’industrie continue de connaître une croissance vertigineuse. C’est encore plus impressionnant lorsqu’on réalise que l’industrie est encore absente ou embryonnaire dans certaines régions et pays. On pense notamment à la scène eSport au Bénin. Cet état de fait peut toutefois représenter une chance inouïe pour les marques qui souhaitent se positionner efficacement dans le secteur.

    eSport au Bénin et les synergies de marques

    Comprendre les communautés de gaming au Bénin et ailleurs

    On évoque souvent les mouvements « grassroots » lorsqu’on parle de l’histoire de l’eSport. De petits événements organisés sur moyens propres, avec quelques passionnés et mordus de jeux-vidéo. Au Bénin et sur le reste du continent, les mêmes dynamiques qui ont transformé des tournois hebdomadaires dans des salons en événements internationaux comme l’EVO ou le CEO sont déjà en place. Elles sont toutefois ralenties par des obstacles structurels d’un nouvel ordre.

    En effet, l’accès au matériel, à la connexion internet ou simplement à des fonds est encore complexe. Il y a encore trop de joueurs qui ne peuvent même pas s’offrir les jeux ; et il n’y a pas, à cette date, de locaux dédiés à la scène eSport au Bénin. De même, pour jouer en ligne, il faut souvent être disposé à payer le prix fort et se contenter, malgré tout, de connexions « acceptables » dans les meilleurs des cas.

    Pourtant, malgré toutes ces contraintes, les gamers béninois répondent présents. Qu’il s’agisse de traverser deux villes pour participer à des tournois locaux, ou simplement supporter des initiatives. Qu’il s’agisse de travers 3 frontières et 600+ kilomètres pour donner de la force à des tournois eSport comme le FEJA, ils répondent toujours présents.

    En plus d’être remarquable, l’engagement presque sacerdotal des gamers peut être une ressource précieuse pour les stratégies de marques et le développement d’une présence digitale forte.

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    Comment s’investir du manteau des communautés eSport ?

    Il suffit d’interroger quelques gamers sur les marques qu’ils associent à l’univers de l’eSport pour faire le constat. Pour la plupart, les marques évoquées seront certainement des fabricants et distributeurs de matériel gaming ou high-tech. Certaines autres marques sortiront toutefois du lot ; des marques qui, à priori, n’ont pas de lien évident avec les jeux-vidéo.

    Le cas Red Bull fait école. Après tout, une marque de boisson énergisante associée au monde des sports extrêmes n’est pas ce qu’on imagine être un partenaire eSport systématique. Pourtant, dans le domaine des sports électroniques, presque tous les joueurs et spectateurs connaisssent la marque.Evénement Red Bull Kumite pour les jeux de combat

    Qu’il s’agisse de League of Legends, de Street Fighter, TEKKEN ou même de FIFA, la liste des « Red Bull Athletes » est longue. En Juillet 2020, la marque a d’ailleurs accueilli son premier gamer pro africain en la personne de Thabo Moloi.

    Le cas Red Bull est intéressant pour plusieurs raisons. C’et une marque, déjà connue dans d’autres sphères, qui a considérablement élargi son audience en entrant dans l’écosystème eSport. Elle a tiré avantage de son expérience des sports extrêmes pour reproduire son succès avec le gaming. Et elle n’est pas la seule : Monster Energy, Adidas, Coca Cola ou encore MasterCard se sont lancées dans la course. Même des équipes professionnelles de sport lancent leurs divisions eSport pour profiter de cet engagement authentique et gagner en attractivité auprès d’une audience plus jeune.

    La différence avec la scène eSport au Bénin

    Il y a une différence essentielle qui saute aux yeux. L’eSport au Bénin est loin d’avoir atteint la taille des leagues OverWatch, DOTA2, Call of Duty ou League of Legends internationales. On est encore bien loin des arènes remplies de spectateurs et des dififusions en ligne qui ameutent des milliers de téléspectateurs engagés. Nous n’y sommes pas encore, mais les bases sont posées.Les tournois AfriGamers en 2018

    Depuis 2018, AfriGamers a organisé plusieurs événements et tournois eSport au Bénin. Ces événements nous on permis de gagner en expérience d’une part. Et ils nous ont servis de sondage et d’étude du marché d’autre part. Bien que les tournois se soient limités à Cotonou et environs, le constat est clair.

    Les communautés gaming au Bénin existent bel et bien. Elles jouissent déjà d’une certaine organisation et souhaitent réaliser leur professionnalisation. Ce qui manque encore, ce sont les moyens. Ce constat a tendance a refroidir la plupart des marques et des sponsors potentiels. Il y a toutefois des marques qui ont eu le courage d’accompagner les initiatives eSport en Afrique ; et elles en récoltent déjà les fruits.

    Le cas Orange Gaming

    Orange est un opérateur télécoms qui est présent dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Pourtant, même au Bénin où il est absent, Orange est associé à l’image du gaming. Avant 2017, les joueurs béninois ne savaient pas grand-chose d’Orange. Après la première édition du FEJA par contre, la marque a commencé à faire parler d’elle.Visuel du FEJA Orange 2018

    En 2018, avec le FEJA Orange 2018, la reconnaissance dont jouit la marque au Bénin a carrément explosé. Les vœux se sont multipliés de voir l’opérateur s’ajouter ou remplacer les opérateurs télécoms locaux. Les opérateurs locaux dont l’appréciation a chuté par la même occasion.

    En lançant sa division Orange Gaming, l’opérateur télécoms a sû se positionner habilement comme partenaire de l’eSport en Afrique. Que ce soit avec le FEJA ou l’Orange Esport Experience, il est virtuellement impossible de parler des grands rendez-vous eSport du continent sans évoquer la marque.

    Orange n’a toutefois pas attendu que la scène eSport au Caméroun, au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire ait achevé son développement avant d’accompagner ces initiatives. Aujourd’hui, une marque désireuse de contester sa suprématie aura bien du retard à rattraper. Encore heureux que la confrontation ne soit pas nécessaire. Il est tout à fait possible de s’investir du manteau de l’eSport africain en imitant cette démarche. Et tout particulièrement pour la scène eSport au Bénin qui est encore orphelline de tout partenariat de taille.

  • Les Industries Culturelles et Créatives du Bénin : une nouvelle priorité ?

    Les Industries Culturelles et Créatives du Bénin : une nouvelle priorité ?

    Au cours des derniers mois, les Industries Culturelles et Créatives profitent d’un regain d’intérêt considérable sous tous les horizons. Pour rappel, en Octobre 2023, le Forum Création Africa se tenait en France pour créer un pont entre les ICC du continent et leurs homologues en France. Depuis, de nombreuses initiatives allant dans ce sens ont été accompagnées par les Ambassades de France et les Instituts Français en Afrique. Lors d’une rencontre organisée le vendredi 10 mai, certains acteurs des Industries Culturelles et Créatives du Bénin ont pu échanger avec l’Ambassadeur de la France au Bénin et le Directeur de l’Institut Français pour faire un bilan et sonder les perspectives pour l’avenir.

    Comprendre le potentiel des Industries Culturelles et Créatives du Bénin

    Trop souvent, les projets culturels sont laissés en arrière-plan lorsque les questions de développement se posent. Après tout, on n’y voit pas toujours la pertinence dans un contexte où les produits culturels sont encore considérés comme des produits de luxe. Pourtant, développer les industries culturelles et créatives du Bénin peut être un moyen d’accompagner le développement. Non seulement ceci profite à la croissance du secteur touristique, mais aussi, les ICC du Bénin peuvent devenir des leviers d’un « soft power » dont on sous-estime la portée.

    Au Bénin, il y a de nombreux acteurs dans le domaine des arts visuels, de la littérature et de la musique qui abattent un travail titanesque avec peu (ou pas) d’accompagnement. Et de nouvelles branches des Industries Culturelles et Créatives portées par les nouveaux usages du numérique et les jeux-vidéo viennent s’ajouter à l’arsenal des moyens qu’on n’exploite pas encore suffisamment.

    Cependant, cet état des lieux n’est pas aussi sinistre qu’il n’y paraît. Après tout, le gouvernement du Bénin a maintes fois réitéré son engagement pour le rayonnement culturel de notre pays. Un fait qui transparaît d’ailleurs dans les projets de réarmement culturel qui ont été initiés depuis des années.

    Un partenariat France-Bénin pour stimuler les Industries Culturelles et Créatives du Bénin

    Le vendredi 10 mai 2024, une rencontre s’est tenue entre l’Ambassadeur de France près le Bénin, le Directeur de l’Institut Français du Bénin, d’une part ; et des acteurs privés des Industries Culturelles et Créatives du Bénin. Au nombre des participants, on peut citer :

    Autant d’acteurs de la musique, des arts de la scène, du cinéma, de la danse, des lettres et de l’e-sport, pour ne citer que quelques branches des ICC. Il était surtout question de comprendre, de part et d’autre, les réalités, les attentes et les difficultés que des acteurs privés peuvent rencontrer.

    En choisissant de rencontrer et d’accompagner des « petits » acteurs de ces domaines respectifs, l’Ambassade de France fait un choix intéressant. En effet, faire venir les porteurs de projets en développement permet de mieux comprendre les nœuds qui pourraient étouffer les Industries Culturelles et Créatives du Bénin. D’ailleurs, les échanges ont largement porté sur les difficultés que ces derniers rencontrent pour convaincre de la pertinence de leurs initiatives auprès des interlocuteurs locaux.

    Des perspectives pour le futur des ICC du Bénin

    Plus qu’une simple séance d’échanges, cette rencontre a été l’occasion pour l’Ambassadeur de France près le Bénin et de rassurer quant aux perspectives futures. En effet, il a réitéré l’importance qui est donnée à ces industries et le potentiel remarquable dont elles regorgent pour le développement. À cet effet, les porteurs de projets culturels peuvent être rassurés quant à l’environnement de plus en plus propice à leurs initiatives.

    Mais par-dessus tout, il est question que les créations culturelles sous toutes leurs formes, soient motivées, portées et développées par des béninois, pour des béninois et au profit du Bénin. C’est dans une telle perspective que le futur du partenariat France-Bénin autour des ICC s’inscrit.

    Pour AfriGamers, comme pour les autres représentants des Industries Culturelles et Créatives du Bénin, la culture sous toutes ses formes, est un levier précieux pour le développement d’un pays. Et nous sommes également les premiers à souligner l’importance d’un accompagnement de partenaires institutionnels qui peuvent créer des ponts, ouvrir des portes et appuyer les arguments des acteurs culturels qui souhaitent créer un écosystème e-sport au Bénin, redynamiser le théâtre, valoriser les danses, faire sortir le cinéma béninois de l’ombre et bien plus encore.